samedi 13 juin 2009

Les amis à louer (!)

Sophie Cousineau de La Presse a écrit cet article dans son blog concernant un récent passage à Tokyo. Elle y parle d'un service de location d'amis pour les événements spéciaux.

Extrait:
Au Japon, où les mariages se jugent apparemment au nombre d’amis, de parents et de collègues de travail qui assistent à la cérémonie, il est possible de louer de faux invités et même un faux patron qui louangera votre travail.
http://blogues.cyberpresse.ca/lapresseaffaires/cousineau/?p=847

mercredi 10 juin 2009

Toilette, technologie et civilisation

Le Japon s'est ouvert sur le monde avec l'ère Meiji, dans laquelle s'est provoquée une sorte de révolution culturelle entre la fin du 19e et le début du 20e siècle. Meiji veut d'ailleurs dire "gouvernement éclairé" et cette période a été initiée par l'empereur Mutsuhito. Dans cette ouverture sur le monde, il y avait d'aller chercher le meilleur du mode de vie occidental (dont le vin et le café) tout en préservant l'intégrité de la culture nippone.

Nous ne savons pas si les toilettes font partie de cette importation. Les toilettes japonaises modernes du 19e siècle ressemblaient à un petit lavabo intégré dans le sol dans lequel on plaçait nos restes les jambes accroupies. Rien de bien agréable à faire, les pantalons descendus aux chevilles, toujours menacés d'être souillés si on s'y prend en amateur (ou en touriste occidental malheureux). Il reste encore quelques-unes de ces toilettes en 2009 au Japon et j'en ai vu quelques-une en France il y a deux ans. J'ai appelé ça des "toilettes turques" dans un autre article, parce que quelqu'un, quelque part, m'avait dit que ça s'appelait comme ça. Mais qu'importe.

Si les Japonais ont bel et bien importé la technologie des toilettes à cuvette et réservoir, ils l'ont fait à leur manière. Et leur manière, c'est évidemment de les "upgrader" technologiquement.

Résumons donc nos toilettes, que vous connaissez si bien. Une cuvette remplie d'eau dont la hauteur prévue est confortable pour une position assise. Un réservoir d'eau qui pousse l'eau usée par de l'eau potable propre et qui se rempli après après usage, généralement en format 18 litres, bien que des modèles récents proposent des réservoirs de 4 litres, qu'on dit tout aussi efficaces. Un siège pour s'asseoir (rétractable pour les messieurs et source d'un ridicule conflit alimenté par un féminisme populiste en mal de causes à défendre) et généralement un couvercle, dans les résidences, qui peut cacher du regard le parois d'une cuvette peu nettoyée tout en donnant une forme d'esthétisme à l'objet.

Ce format de toilette, avec cuvette et siège pour s'asseoir, est nommé "western style" au Japon et est identifié ainsi dans certains endroits où les "japanese style" sont encore présentes.

Au Japon, on reprend la même toilette et on y intègre de la TECHNOLOGIE.


Sa fonction de base est évidemment conservée: faire ses besoins. Mais on a tenu à en faire une sorte de spa "génito-anal". Expliquons ce terme troublant.

D'abord, la toilette est électrifiée (oui, elle est branchée à une prise électrique), contrairement à chez nous où toute la technologie d'une toilette repose sur la gravité depuis des décennies, sans pronostics d'évolution technologique pour les 30 prochaines années.

Cette électrification permet plusieurs choses.

1. Chauffer le siège
S'asseoir les fesses sur un siège chaud est quelque chose qui nous plairait bien dans notre pays nordique. Le système permet de programmer la température du siège pour assurer un confort immédiat dès que les fesses sont déposées.

2. Un pré-nettoyage à l'eau, un peu comme un bidet
Une fois le travail principal terminé, des jets d'eau peuvent être projetés à des angles divers, mais prévus selon le sexe ou "la job faite". C'est l'utilisateur qui décide du temps nécessaire, de la température de l'eau et de la pression mise. Les jets s'ajustent selon qu'on soit un homme ou une femme (les boutons sont différents et des logos aident à la compréhension) et certaines toilettes projettent de l'eau légèrement savonneuse. Comme touriste, c'est réellement plaisant d'essayer plusieurs options pour ressentir, comme on a jamais ressenti auparavant, les différences. Notons que pour les hommes qui ne font qu'uriner assis, il n'y a pas de nettoyage pénien de prévu.

3. Une chasse d'eau personnalisée
Selon la fameuse "job", il est possible de choisir la pression de l'eau pour la vidange, entre 3 et 7 niveaux, selon les toilettes observées. Un niveau standard est prédéterminé, mais il est toujours facile de le modifier. Évidemment, un petit pipi demande peu d'eau et d'efforts, le niveau 1 suffit donc amplement. Mais des crampes intestinales et des mets exotiques en conflit avec les enzymes naturelles du corps permettent certainement un niveau 6 ou 7. La différence se voit. La différence s'entend.

4. Un séchoir intégré
Plus rare, mais tout de même existant, un jet d'air tiède-chaud pulvérise l'eau et permet de se lever sans utiliser de papier. Toutefois, le sceptique que je suis n'a pu éviter de valider l'opération avant de lever ses pantalons. Ce fut un succès enchanteur.

De Toilette

Et des extras!! Je devais être Japonais dans une ancienne vie parce que je suis TELLEMENT D'ACCORD avec plein de petits principes qui sont appliqués naturellement là-bas en matière d'hygiène personnelle.

5. Les couvercles et les sièges se descendent de manière "hydraulique". C'est à dire: pas besoin de déposer le siège sur la cuvette pour éviter un claquement sec. On le pousse vers le bas et il descend à une vitesse raisonnable, pour ralentir son élan avant de s'appuyer.

6. Les toilettes publiques sont fermées. Réellement je veux dire. On ne voit pas les pieds, on ne peut pas voir dedans ni par le bas, ni par le haut. Intimité totale. Comme les toilettes sont souvent fermées, elles sont également souvent "mixtes". Il existe bien des urinoirs comme on connait chez nous, mais on en voit beaucoup moins.

7. Des lingettes servent à nettoyer le siège, qu'on nous recommande de laver avant et après. Sinon une sorte de "purell" est prévu à cet effet dans les cabines, qu'on doit mettre sur du papier pour nettoyer le siège. Avant et après. Bien sûr.

8. Un réservoir qui est à la fois un évier. Le réservoir fait fréquemment office d'évier, permettant à l'utilisateur de laver ses mains (sans savon toutefois) pendant qu'il se remplit. Cette eau "usée" remplace l'eau évacuée. Écologique et brillant.

9. Certaines toilettes vaporisent des parfums
dans la cuvette et dans l'air ambiant pour masquer les odeurs indésirables, en plus de l'aération mécanique qui renouvelle l'air plusieurs fois par heure. Nul besoin d'expliquer pourquoi.

10. Rare mais existant, surtout chez les filles semble-t-il, les "simulateurs de flush", qui sont en fait des haut-parleurs qui, à la pression d'un bouton, imite à répétition le son normalement émis par la chasse d'eau. Le but est de masquer les bruits incommodants qui peuvent être produits pendant le travail et éviter que l'utilisateur "flushe" sans arrêt pour cacher sa gêne.



11. Un couvercle qui se lève tout seul. Jamais sérieusement expérimenté, mais offert dans les boutiques spécialisées en salles de bain. Le couvercle du siège de toilette se lève grâce à un détecteur de mouvement, donnant l'invitation à s'asseoir sur un siège chaud, propre et confortable.



Globalement, on peut dire que les toilettes japonaises sont totalement dans le 21e siècle. Elles sont modernes, équipées et répondent à des préoccupations sociales et hygiéniques qui nous touchent tous et toutes. Personne n'aime se faire entendre dans les toilettes. Personne n'aime s'y faire voir longtemps non plus, encore moins quand des odeurs, personnelles ou étrangères sont impliquées.

Les Japonais l'ont compris. Les toilettes sont modernes et impeccables à peu près partout: dans les métros, les restos, les stations service, les dépanneurs, les boutiques (il y a des toilettes partout, tout le temps accessibles au public). Les utilisateurs, fidèles à la culture ambiante, se font un devoir de maintenir ces endroits propres. La technologie leur permet de quitter la cabine sans se soucier de ce que la personne suivante va ressentir en y entrant.

Et c'est un incitatif certain pour un homme de faire pipi assis. D'ailleurs, le sol des salles de bain publiques est tellement propre qu'on n'hésite pas à y déposer son sac.

Je ne suis pas certain que tout a été décrit ici, ou que nous avons expérimenté toutes les possibilités pendant notre séjour. De plus, la plupart du temps les indications sur les panneaux de contrôle étaient unilingues japonais et une fois assis, on hésite tout de même un peu à tout essayer, d'un coup les options "lavement" ou "ramonage" étaient offertes sans qu'on le sache.

Tout ça n'a pas vraiment de prix.

mardi 9 juin 2009

Nous sommes "Canadians"!

On rencontre beaucoup des gens de plusieurs pays quand on voyage. Chaque fois, ce sont les Canadiens qui répondent avec le plus de fierté quand on leur demande d'où ils viennent. "Canada!", clament-ils avec un grand sourire. Je me suis rendue compte que moi aussi j'adoptais, bien inconsciemment, ce ton de fierté. Peut-être suis-je contente de prouver à mon interlocuteur que, non, je ne suis pas des États-Unis.

On a rencontré deux gars d'Ottawa, dont un qui étudie à McGill, un Vancouverois originaire du Kosovo qui travaille comme mécanicien sur des bateaux un peu partout à travers le monde, deux Torontois timides d'origine asiatique et un gars de Saint-Hubert qui voyage souvent en Asie. Il nous disait en déjeunant au ryokan, qu'il ne prenait jamais d'avion avec une correspondance aux États-Unis. Je le trouvais bien capricieux. Peut-être avait-il quelque chose à cacher... Mais j'étais bien naïve à cette époque. Je ne comprenais pas pourquoi il trouvait ça si compliqué. Je sais maintenant (voir post de David : Retour à Montréal).

Richard de Saskatchewan à Osaka
La fin de semaine dernière à Osaka, on cherchait un endroit sympa où sortir. Sur une map pour les touristes, il y a une pub d'un bar, le Kama Sutra : english speaking staff. Un endroit "étranger friendly", où il y a du Karaoké. Nice! On va là. C'est au 5e étage d'un building où il y a juste des bars. Au Japon, il faut avoir les yeux ouvert de haut en bas. Il y a une foule de restos, boutiques ou bars qui sont au sous-sol, 2e ou 3e étage des édifices.

On se retrouve donc au 5e étage et on voit l'affiche du Kama Sutra. On entre. Il y a un comptoir, 6 tabourets et une table dans un coin avec trois chaises. Il y avait 2 clients. Juste ça?! Les petits formats ne s'applique pas seulement qu'au portions de bouffe mais aussi aux bars on dirait. On décide quand même de prendre un verre. La serveuse, Misa, parle très bien anglais parce qu'elle vient d'Hawaï. Elle nous fait de bonne suggestion de drinks avec du sake.
Le Canadien de Montréal à Osaka

On voit un drapeau du Canadien de Montréal accroché au bar. Le proprio Richard est Canadien. On se met à jaser avec lui. Il est né en Angleterre, a été élevé en Saskatchewan par ses parents professeurs de français. Il a fait un voyage au Japon il y a 15 ans. Il n'est plus jamais reparti. Il est propriétaire de deux bars, dont le Kama Sutra, et enseigne à temps perdu le karaté, en anglais, aux petits Japonais. Le format mini de l'endroit était inversement proportionnel au gros fun noir qu'on a eu à chanter au karaoke des tounes de Bad Religion.

Eric d'Ottawa
Lors de notre visite au Anne Memorial Room, Mie Muraoka nous a donné le flyer de la galerie O2, tout près de chez elle, qui présentait l'exposition d'un Canadien, Eric Sze-Lang Chan. Il est d'Ottawa. On est donc allé faire un tour. Il était justement à la galerie, en train de peindre en s'inspirant des images lancées par son projecteur. Il travaillait avec des applications internet (qu'il a lui-même mis au point) qui projetaient différentes images, par exemple des cartes atmosphériques et météorologiques qui changent en temps réel. Il utilise beaucoup les nouveaux médias dans ses oeuvres.

Eric Sze-Lang Chan en action


Dans son expo "Intersections" (exploration de l'intersection entre l'art et la technologie ainsi que l'intersection entre l'identité et le soi-même - le "self"-), il exposait des peintures abstraites. Il allait présenter ses oeuvres le soir même à la soirée Pecha Kucha. On est allé le voir. Comme on a fait le line-up pour entrer, on a manqué sa présentation. Je me suis rabattue sur son site internet où il a mis en ligne plusieurs de ses illustrations. Vraiment cool!! On remarque beaucoup l'influence du Japon et de l'Asie en général dans ses oeuvres (robots, lanternes, poisson, buildings avec affiches géantes). Il prépare une exposition à Ottawa à l'automne 2009. J'irai probablement le voir.

Il a dit dans la présentation de son expo : "Canada is a complex and diverse society that is a home to many cultures, religions and a nation that recognizes two official languages. Therefore it is my belief that Canadian culture is a type of SUPER COMPLEX that makes the country so unique." Wow, c'est beau ce qu'il dit!

Je ne connais pas beacoup la culture canadienne hors Québec. Mais décrite de cette façon, il est plus facile de parler de la culture canadienne avec la même fierté que j'ai quand je dis aux Japonais que je suis Canadienne pour éviter qu'ils pensent que je suis Américaine.

mercredi 3 juin 2009

Stationner à Tokyo

[Avec le précédent envoi de Lisa Marie commence une série de posts sur des sujets secondaires, que nous n'avions pu traiter faute de temps, mais néanmoins intéressants sur notre voyage]

Les rues ne sont pas souvent larges à Tokyo et ne comptez pas trop sur votre "ange gardien" pour vous réserver une place de stationnement en face du restaurant. C'est pourquoi ici on stationne en hauteur.

Les stationnements étagés sont légions dans les grandes villes japonaises et à Tokyo, il faut compter a peu près 25$ pour stationner sa voiture pour la journée dans les édifices prévus à cet effet.

De Divers

Les stationnements urbains au Japon n'ont rien à voir avec ce que l'on connait ici. En raison de la densité de la population, on ne peut se permettre un stationnement étagé dans lequel on entre en voiture, on cherche une place en montant les étages et on stationne. Leur proposition est plutôt ingénieuse: on entre le véhicule sur une plateforme au niveau de la rue et on sort de la voiture. Un préposé (ou une machine) nous remet un ticket et c'est tout.

La voiture est prise en charge par un système robotisé qui ira placer le véhicule dans une case quelque part dans le cube.

De Divers

Au retour, on insère le ticket dans la machine, on choisit son mode de paiement (il y en a beaucoup, nous y reviendrons) et l'auto redescend comme si elle venait d'une machine distributrice.

mardi 2 juin 2009

Akage no Anne - Anne des pignons verts

David a dû supporter Anne des pignons verts même au Japon! Il m'a patiemment accompagné au Anne Memorial Room dans une quartier résidentiel de Tokyo, un genre de Anjou dans une mégapole de 35 millions d'habitants. Comme je suis une grande fan, j'avais planifié ma visite depuis le mois de mars.

Le Anne Memorial Room est le bureau de travail de Hanako Muraoka, la première traductrice de Anne aux pignons verts en japonais en 1952. Ses petites-filles gardent son bureau comme un sanctuaire avec des tonnes de livres de Anne en anglais et en japonais, de toutes les éditions possibles, le premier manuscrit de la traduction de Akage no Anne (c'est le titre en japonais qui veut dire Anne aux cheveux roux), des photos ainsi que des souvenirs de leurs voyages à l'Île-du-Prince-Édouard.

Le manuscrit de la traduction japonaise


Il manquait plusieurs objets dans le mémorial puisque les petites-filles les ont prêtés pour une exposition qui est présentement en cours, à Osaka je crois, sur Anne et Hanako Muraoka. Je n'ai malheureusement pas pu visiter cette exposition.

Anne est très populaire au Japon. Les livres ont été traduits dès 1952 et une série animée de 50 épisodes a été produite en 1979 (extrait). Elle a été diffusée au Québec à partir de 1989. Il y a une autre série qui joue présentement au Japon. Ça s'appelle Konnichiwa Anne, qui est basée sur le roman Before Green Gables de Budge Wilson.

Lisa Marie tenant la première édition de Akage no Anne datant de 1952 et
Mie Muraoka, la petite-fille de la traductrice



J'ai été reçu au Mémorial par Mie Muraoka, la petite-fille de la traductrice. Elle habite avec son mari et sa fille dans l'appartement où sa grand-mère a vécu. Elle a bien sûr voyagé à l'IPE l'été dernier pour le centième anniversaire de la première publication du roman Anne of Green Gables en 1908. Elle m'a parlé de sa grand-mère et de sa fascination pour Anne.

Hanako Muraoka a traduit le roman pendant la Deuxième Guerre mondiale, période durant laquelle les gens risquaient la prison s'ils étaient pris en flagrant délit de possession d'un livre occidental! Pour tous les détails sur ma visite au Mémorial de Anne, écoutez ma chronique qui sera diffusée à Macadam tribus, sur les ondes de Radio-Canada, la fin de semaine prochaine.

Le Anne Memorial Room


À Hiroshima, j'ai parlé avec Masako Sato, une Japonaise qui travaille à l'auberge. L'an dernier, elle a passé plusieurs mois à voyager à travers le Canada. Elle est donc passée par l'Île-du-Prince-Édouard, à la fin du mois de juillet, en même temps que moi!! J'avais fait le voyage l'an dernier avec les filles Françaises du forum de Anne. On s'est montré les photos qu'on avait prises à l'IPE, reconnaissant les mêmes lieux et les mêmes personnes qu'on a rencontré, dont le propriétaire très sociable de l'auberge de jeunesse de Charlottetown. Il m'avait d'ailleurs raconté qu'une jeune japonaise, fan de Anne, travaillait tous les étés à l'IPE pour faire des visites guidées en japonais de tous les lieux reliés à Anne ou Lucy Maud Montgomery (l'auteure).

Retour à Montréal

Retour au bercail. (Aux parents: nous n'étions évidemment pas sur le vol d'Air France "disparu" qui partait de Rio de Janiero. Nous sommes à Montréal, et nous sommes vivants. On s'appelle mardi). Il est passé deux heures du matin.

Nous sommes encore à l'heure de Tokyo (il est 15h00 là bas). Nous avons commencé à défaire les bagages, à remplir le panier de lessive de vêtements froissés et à mesurer l'impact de la manutention aérienne sur nos achats solides en écoutant le dernier Char de marge fraîchement téléchargé. Vingt heures de bouffes d'avion et d'aéroport n'arrêtent pas Lisa Marie qui prépare amoureusement un macaroni au fromage auquel je me refuse obstinément de participer.

Les vols pour aller au Japon étaient plus agréables que ceux du retour. Dans un boeing de 350 places de United Airlines, nous avions probablement parmi les pires sièges en raison de notre enregistrement tardif. Il y avait des écrans intégrés dans les sièges mais les sièges devant nous étaient en diagonale, donc les écrans de 4 pouces l'étaient aussi. Il fallait donc se pencher pour regarder une sélection de film particulièrement mauvaise (dont Mall Cop, Bride War, New in town). Il y avait bien He's Just Not That Into You, qui semblait potable et que j'ai regardé et The Reader, que LM a regardé pendant que je me tapais un peu à regret The Uninvited, dans lequel je me suis laissé piéger par le scénario). La sélection en allant au Japon était plus riche.. mais qu'importe. Vol long, inconfortable et plate. J'ai semi-dormi, senti l'odeur de mon voisin de siège, fait 4 mots croisés, but 3 canettes de Seagram's Seltzer (c'est de l'eau minérale). Voilà.

Dernier repas à l'aéroport Narita, au Japon.

Arrivés à Washington, pour le transit vers Montréal, il ne restait que deux heures de vol à faire, via un vol d'Air Canada et nous étions heureux (surtout que généralement sur Air Canada les écrans dans les sièges sont plus grands et les films sont meilleurs).

Mais une surprise typiquement parano-américaine nous attendait. Et ça n'a rien à voir avec la grippe porcine. C'est que tous les visiteurs en transit par les USA doivent récupérer leurs bagages et repasser aux douanes, même s'ils ne sortent pas de l'aéroport, même s'ils n'ont que 55 minutes pour changer d'avion.

Arrivés aux douanes, une file d'attente monstre. Finalement on arrive au douanier à l'heure où notre avion décollait (nos bagages n'étaient pas encore récupérés). Évidemment, l'épisode douanier fut bref: on n'allait pas aux USA. Il a pris nos passeports, posé 1 ou 2 questions et nous a laissé partir. Quand il a demandé si on était sur une correspondance pour Montréal, une évidence écrite sur nos billets d'avions qu'il tenait entre ses mains, j'ai répondu, avec une agressivité toute contrôlée, "we HAD a connection". Il a sourit gentiment en admettant qu'on était un peu "short". Évidemment, ce n'est pas sa faute à lui. Mais quand même. Cette petite accroche nous a valu des soucis que les GMS de la bouffe d'avion qui cuit depuis 36 heures, les Gravol, le pain pas de blé et les carrés de chewing gruau aux raisins bons jusqu'en 2011 ont fait paraître pire que ce qu'ils étaient.

Il fallait:
-Rebooker un autre vol avec United, le prochain pour Montréal;
-Contacter en urgence Cécile (notre "lift") pour qu'elle vienne nous chercher à 23h30 au lieu de 18h30, avec des téléphones publics des années 80 qui ne prennent pas les cartes de crédit (franchement décevant!!) ou qui chargent 1$ la minute pour les interurbains avec de la monnaie;
-Attendre dans un aéroport immense, laid mais en rénovation, aux ressources alimentaires limitées;
-Souper et attendre. J'ai ai profité pour commencer French Kiss de Chantal Hébert que LM a acheté depuis plusieurs mois (faudrait bien l'avoir lu avant les élections fédérales!).

Tout ça a été fait. Mais l'idée saugrenue d'arriver à Montréal dans des heures saines, de se faire un BBQ à la maison pour souper et de défaire lentement nos bagages ou télécharger nos photos était volatilisée. L'avion était petit (Air Canada Jazz) et sans écrans. J'ai dormi anyway.

Heureusement, nous avons rencontré deux québécois sympathiques dans les mêmes avions et la même situation que nous. Ça nous a permis de décompresser un peu.

Cela dit nous allons bien. LM prépare un post sur un autre ordi et la vie reprendra son cours normal dans les prochains jours.

Les carpettes de Las Vegas

(Voici enfin le post que je voulais faire depuis notre passage à Las Vegas)

On dit toujours que le setting des casinos est soigneusement réfléchi : absence d'horloge ou de fenêtre histoire de perdre la notion du temps pendant qu'on flambe nos billets, aires de circulation labyrinthiques qui nous font faire des détours par toutes les tables et machines du casino et absence d'affiche indiquant la sortie.

Est-ce que le tapis des casinos est tout aussi étudié? Chaque casino a son design de carpette. Je me suis amusée à prendre en photo tous les tapis des casinos que j'ai visité.


Notre hôtel, le MGM Grand, avec comme il se doit un design de lion.







Le très réputé Ceasar's Palace






C'est Paris!







Excalibur, qui ressemble à un énorme château Playmobil médiéval.






Le Luxor (l'hôtel casino en pyramide et Sphinx)






L'onéreux Bellagio








Le Las Vegas Club dans le vieux Las Vegas