mardi 9 juin 2009

Nous sommes "Canadians"!

On rencontre beaucoup des gens de plusieurs pays quand on voyage. Chaque fois, ce sont les Canadiens qui répondent avec le plus de fierté quand on leur demande d'où ils viennent. "Canada!", clament-ils avec un grand sourire. Je me suis rendue compte que moi aussi j'adoptais, bien inconsciemment, ce ton de fierté. Peut-être suis-je contente de prouver à mon interlocuteur que, non, je ne suis pas des États-Unis.

On a rencontré deux gars d'Ottawa, dont un qui étudie à McGill, un Vancouverois originaire du Kosovo qui travaille comme mécanicien sur des bateaux un peu partout à travers le monde, deux Torontois timides d'origine asiatique et un gars de Saint-Hubert qui voyage souvent en Asie. Il nous disait en déjeunant au ryokan, qu'il ne prenait jamais d'avion avec une correspondance aux États-Unis. Je le trouvais bien capricieux. Peut-être avait-il quelque chose à cacher... Mais j'étais bien naïve à cette époque. Je ne comprenais pas pourquoi il trouvait ça si compliqué. Je sais maintenant (voir post de David : Retour à Montréal).

Richard de Saskatchewan à Osaka
La fin de semaine dernière à Osaka, on cherchait un endroit sympa où sortir. Sur une map pour les touristes, il y a une pub d'un bar, le Kama Sutra : english speaking staff. Un endroit "étranger friendly", où il y a du Karaoké. Nice! On va là. C'est au 5e étage d'un building où il y a juste des bars. Au Japon, il faut avoir les yeux ouvert de haut en bas. Il y a une foule de restos, boutiques ou bars qui sont au sous-sol, 2e ou 3e étage des édifices.

On se retrouve donc au 5e étage et on voit l'affiche du Kama Sutra. On entre. Il y a un comptoir, 6 tabourets et une table dans un coin avec trois chaises. Il y avait 2 clients. Juste ça?! Les petits formats ne s'applique pas seulement qu'au portions de bouffe mais aussi aux bars on dirait. On décide quand même de prendre un verre. La serveuse, Misa, parle très bien anglais parce qu'elle vient d'Hawaï. Elle nous fait de bonne suggestion de drinks avec du sake.
Le Canadien de Montréal à Osaka

On voit un drapeau du Canadien de Montréal accroché au bar. Le proprio Richard est Canadien. On se met à jaser avec lui. Il est né en Angleterre, a été élevé en Saskatchewan par ses parents professeurs de français. Il a fait un voyage au Japon il y a 15 ans. Il n'est plus jamais reparti. Il est propriétaire de deux bars, dont le Kama Sutra, et enseigne à temps perdu le karaté, en anglais, aux petits Japonais. Le format mini de l'endroit était inversement proportionnel au gros fun noir qu'on a eu à chanter au karaoke des tounes de Bad Religion.

Eric d'Ottawa
Lors de notre visite au Anne Memorial Room, Mie Muraoka nous a donné le flyer de la galerie O2, tout près de chez elle, qui présentait l'exposition d'un Canadien, Eric Sze-Lang Chan. Il est d'Ottawa. On est donc allé faire un tour. Il était justement à la galerie, en train de peindre en s'inspirant des images lancées par son projecteur. Il travaillait avec des applications internet (qu'il a lui-même mis au point) qui projetaient différentes images, par exemple des cartes atmosphériques et météorologiques qui changent en temps réel. Il utilise beaucoup les nouveaux médias dans ses oeuvres.

Eric Sze-Lang Chan en action


Dans son expo "Intersections" (exploration de l'intersection entre l'art et la technologie ainsi que l'intersection entre l'identité et le soi-même - le "self"-), il exposait des peintures abstraites. Il allait présenter ses oeuvres le soir même à la soirée Pecha Kucha. On est allé le voir. Comme on a fait le line-up pour entrer, on a manqué sa présentation. Je me suis rabattue sur son site internet où il a mis en ligne plusieurs de ses illustrations. Vraiment cool!! On remarque beaucoup l'influence du Japon et de l'Asie en général dans ses oeuvres (robots, lanternes, poisson, buildings avec affiches géantes). Il prépare une exposition à Ottawa à l'automne 2009. J'irai probablement le voir.

Il a dit dans la présentation de son expo : "Canada is a complex and diverse society that is a home to many cultures, religions and a nation that recognizes two official languages. Therefore it is my belief that Canadian culture is a type of SUPER COMPLEX that makes the country so unique." Wow, c'est beau ce qu'il dit!

Je ne connais pas beacoup la culture canadienne hors Québec. Mais décrite de cette façon, il est plus facile de parler de la culture canadienne avec la même fierté que j'ai quand je dis aux Japonais que je suis Canadienne pour éviter qu'ils pensent que je suis Américaine.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire