dimanche 31 mai 2009

Arigato gosaimasu (merci beaucoup)

On ne sait jamais comment aborder la fin d'un tel voyage, sans doute un des plus marquants de ma vie. Ceci est probablement mon dernier post directement du Japon.

Je suis dans le café du ryokan où nous dormons. Lisa Marie et moi avons réparti notre temps: j'ai fait mes bagages pendant qu'elle allait sur internet en bas, je vais sur internet pendant qu'elle fait les siens dans la chambre. Un asiatique pas loin de moi (nous ne sommes plus que deux ici, il est presque minuit, dimanche soir) semble travailler et rusher sur un document. Il soupire souvent en tout cas! Je pari qu'à minuit il a un deadline et qu'il partira.

Mon crane est rempli d'informations et d'émotions diverses. On ne sait pas trop comment on se sent la veille d'un départ, un mélange de plénitude et de sevrage anticipé, je sais pas. On a vu, marché, mangé et trippé en masse, mais il y a tant à voir, tant à faire et c'est tellement agréable de s'abandonner les yeux grands ouverts dans une culture aussi riche que le retour à une vie dite "normale", avec ses dossiers au travail, les embouteillages et ces projets urgents de rénovation résidentielle, pèse un peu lourd.

D'un autre côté, nous avons beaucoup discuté ce soir LM et moi sur nos perceptions et nos impressions face au voyage, face à Montréal et ces comparatifs qu'on ne peut s'empêcher de faire entre nos manières de s'organiser. On a souvent tendance en voyage de trouver "donc ben hot" ce qui se fait ailleurs et on oublie souvent que cet "ailleurs", on l'a vécu en touristes qui a tout son temps, toute sa tête et une totale ignorance de toutes ces règles non-écrites qui régissent toutes les sociétés. Quand on entre dans le métro de Tokyo le matin, pressés comme des sardines entre des centaines de salarymen en veston-cravate, c'est pour aller visiter, glander, s'écraser dans un parc, prendre un verre, visiter, glander, manger au resto, prendre un verre et tutti quanti. On a tout le temps de trouver la ville "donc belle et donc propre" et de trouver les services publics tellement efficaces. On ne travaille pas, on n'est pas malade, on ne sait pas ce qui se passe dans les chaumières le soir venu. En vacances, on voit toujours le meilleur d'une ville. Les touristes qui s'éclatent dans les bars du plateau à Montréal ne se demandent pas si l'administration municipale est amalgamée avec la mafia, si les retards importants du CHUM sont reliés avec des chicanes de contrats millionnaires avec les amis du parti politique au pouvoir ni si l'échangeur sur lequel ils roulent avec leur voiture louée s'écroulera faute d'entretien. Non... Ils absorbent les plus beaux et les meilleurs éléments que la ville qu'ils visitent peut offrir, proposés par des guides, des bureaux de touristes ou des gens locaux rencontrés. Le Japon qu'on a vu est extraordinaire. Le Japon des Japonais: on ne le sait pas.

De Cité
Bilan communications
Moins de connexions internet gratuites que prévu. Moins de temps aussi. Cela dit, on a eu beaucoup de plaisir à faire ce blog et à lire les commentaires qu'on nous a laissé (privés et publics). MAIS CE N'EST PAS FINI.

Nous avons des milliers de photos dont plusieurs doivent être ajoutées à l'album et sur plusieurs des photos déjà en ligne nous devons ajouter des commentaires ou une légende. De plus, LM et moi avons plusieurs brouillons que nous avons jamais terminé, que nous comptons bien mettre à jour. On peut donc prévoir encore quelques semaines de posts occasionnels dans ce blog. Le mieux reste de s'abonner au fil RSS pour ceux et celles qui savent ce que c'est.

N'hésitez pas à revenir.

Quand il sera terminé et fermé, nous vous en informerons.

Note: le gars dans le café a bel et bien paqueté ses choses et est parti quelques minutes après minuit.

A bientôt!

Inoubliable Mont Fuji

Ah le mont Fuji. La plus haute montagne du Japon avec ses 3 776 mètres. Il ne fallait pas la manquer. On prend l'autobus de la station Shinjuku de Tokyo.

Billet aller-retour : 3400 yens
Trajet : 2 heures

On a notre coupe-vent, nos souliers de marche, une tuque, des gants et un foulard. Il fait froid au sommet.

À notre arrivée, on est pas tout a fait encore arrivé. Il faut payer 4000 yens et faire 1 heure de bus pour aller au pied du mont. Le grimper prend 6 heures, le descendre 3 heures. On décide alors qu'on va se contenter de le contempler de loin.

On marche 15 minutes dans la ville. On prend un téléphérique pour un observatoire. 360 yens, on a un coupon de 10 % de rabais. On arrive en haut. On partage ce moment inoubliable avec vous. Enjoy!!

Lisa Marie en extase devant le mont Fuji caché par la brume toute la journée.

vendredi 29 mai 2009

Post-Hiroshima

Premier véritable "post" de ma part depuis notre retour d'Hiroshima. Il y a eu quelques changements de plans à l'itinéraire, des complications avec les réservations d'auberge (et surtout l'insatisfaction relative à une auberge en particulier) et des activités.

Partons donc d'Hiroshima. Je crois que Lisa Marie écrira quelque chose de plus détaillé sur le sujet, mais je me permets de dire que le Musée de la paix vaut vraiment le détour. C'est d'ailleurs en grande partie la cause de notre changements d'horaire. Nous avions commencé à le visiter en fin de journée et comme à la fermeture nous étions encore dans la première section, un peu subjugués, nous avons décidé que le lendemain devait y être consacré.

Ce musée de la paix, et le parc autour, est une réaction à la bombe atomique larguée sur la ville par les États-Unis le 6 août 1945. C'est tellement bien fait (et totalement bilingue JP-ENG) et tellement troublant qu'on en sort totalement ému et profondément convaincu que les armes nucléaires sont les pires armes qui soient. Surtout quand on apprend que celle lancée sur Hiroshima en 45 est de petit calibre comparé a celles qui occupent les entrepôts militaires de certains pays impérialistes. On comprend très bien qu'après deux bombes nucléaires (une à Hiroshima et l'autre à Nagasaki), le Japon ait capitulé. C'est vraiment destroy, sur des dizaines d'années (d'ailleurs, on soigne encore des victimes aujourd'hui, dont plusieurs de seconde génération, dans des hôpitaux spécialisés). Je vous invite à consulter Wikipedia sur le sujet.

Apres Hiroshima nous quittions donc pour Tokyo, alors que nous devions aller deux jours à Fuji San (le "Mont Fuji" dit à la manière locale). Sauf que le temps de transport prévu (plus de 8 heures et trois transferts de train) nous a démotivé, alors que le musée pré-mentionné demandait encore plusieurs heures de visite. Apres quelques tergiversations internet et téléphoniques menées de main de maitre par Lisa Marie, nous avons prolongé notre réservation à l'auberge Asakusa Smile à Tokyo. Génial. Vélos gratuits, bar lounge au premier, tout équipé et plein de qualités si on se fie au site.

Mais quel choc une fois dans notre chambre. Grande comme un garde robe, deux lits (ultra) simples superposés et à peine assez de place pour faire un 360 degrés avec le tronc du corps. Nous qui avions prévu 6 nuits, avec le sentiment de pouvoir défaire nos bagages, s'installer pour plusieurs jours et avoir un semblant de vie Tokyoïte. De plus, la propreté générale de la place était douteuse et la cuisine sérieusement déficiente en outils de cuisine de base (genre des ustentiles pour manger, des linges à vaisselle, un bouton pour allumer le four grille pain, etc.). Dans les deux nuits et trois jours que nous y avons été, la "guénille" qui sert à nettoyer la cuisine n'a jamais été changée, malgré l'achalandage tout de même important. Pas d'eau chaude dans la douche (WTF!?!) et des odeurs d'humidité partout. Connexion wifi instable, planchers lavés au Swiffer sec et toilettes qui ne sont pas dignes de ce pays du 21e siècle. Bref, de 6 nuits, on a rapidement changé pour deux nuits. Pourtant, le personnel était super sympa et aidant, les draps étaient propres et les visiteurs étaient tous fort agréables malgré tout. Nous y avons rencontré encore des Canadiens.

C'est surprenant dans la mesure où jusqu'ici nous avions été très impressionnés par la qualité des endroits qui nous hébergeaient. Cette histoire d'auberge se termine donc dans un ryokan pas trop loin mais mieux situé côté services et métros. Salles de bains modernes et propres, eau chande à volonté, petit déjeuner compris et bains thermiques gratuits (yeah!). Seul hic, connexion internet par fil, dans le café en bas, et deux vieux laptops disponibles, avec Windows et clavier en japonais.

Choses dûes, choses faites
Outre les déboires reliés à l'hébergement (dont votre hôte a déjà trop parlé), nous avons quand même vécu pendant ce temps.

Back to Tokyo: Visite du quartier Asakusa, un des plus vieux de la ville. C'est toujours plus gros que Montréal, mais c'est moins gigantesque que les quartiers centraux. Il y a toujours ces interminables buildings ornés de milliers de néons (c'est partout!), ces game centers, ces entrées de métro pas toujours souhaitées. Mais il y a un des temples bouddhistes les plus populaires de la ville, un vieux parc d'attraction (sorte de Parc Belmont, mais encore en opération) et encore des millions de personnes partout. Quelques places de shopping sont intéressantes et le siège social de Asahi, un gros brasseur japonais qui offre au dernier étage de sa tour un bar nommé "Sky Room" (jugez par vous même de la sculpture qui orne la bâtiment secondaire) qui permet de voir Tokyo de haut en prenant une bière. Ça serait cool si Molson faisait la même chose avec son building fort bien situé de la rue Notre-Dame.

Nous avons vu un Memorial en lien avec Anne la maison aux pignons verts. Lisa Marie a même enregistré une entrevue ce matin à 6h00 sur le sujet pour le compte de Radio-Canada. Une fois de plus, je la laisserai en parler ici si elle le désire.

Nous avons fait un voyage aller-retour à Fuji San, mais je vais la laisser en parler ici si on arrive à s'entendre sur qui utilise le laptop combien de temps (hihi!!).

Et finalement un peu de shopping en fin de journée dans Shinjuku, un des gros quartiers de la ville (voir nos premiers envois dans ce blog).

Désolé pour le nombre de photos ajoutées a l'album et dans ces articles ces derniers jours. Il faut vider l'appareil et choisir des photos. J'en ajouterai plus tard, ce qui, l'espère-je, vous incitera à revenir. Il me reste une tonne de choses à dire, peu de temps à passer devant un ordi alors je tenterai d'être efficace dans les 48 prochaines heures.

jeudi 28 mai 2009

Tout ce que vous ne savez pas sur le Japon et n'avez pensé demander (part 2)

Voici quelques observations de notre cru sur des faits et réalités nippones. En vrac. Deuxième partie.
  • Les fourchettes et couteaux ne sont que très rarement utilisés ici. Nous sommes restés perplexes devant une pizza (met relativement rare il faut l'admettre) que nous devions manger avec des baguettes. Certains restos, nous offraient des fourchettes en plastiques voyant que nous étions occidentaux. Nous refusions, évidemment. Toutefois, les restaurants de cuisines étrangères (espagnole et italienne) offrent de manger avec des ustensiles occidentaux.
  • Les japonais ont horreur de déranger. Dans le train, les gens parlent tout bas. Si leur téléphone vibre (car il ne sonne jamais), ils vont quitter leur siège pour aller parler dans la section entre deux wagons. Même une maman s'est isolée avec son bébé qui pleurait. Ça change de Las Vegas où des gens criaient de bord en bord de l'autobus en jouant la vedette ou du businessman arrogant qui engueule du bout de son cellulaire sa secrétaire dans l'aéroport, alors qu'il sait très bien que tout le monde l'entend. La discrétion et la politesse japonaises sont honorables.
  • Au Japon, officiellement, nous ne sommes pas en 2009, mais bien en 21 de l'ère Heisei. Les années sont calculées en fonction des règnes des empereurs. Notre Japan rail pass se terminait donc le 25/05/21. Toutefois, le calendrier grégorien (le nôtre) est tout de même en usage et compris par tous.
  • Nous avons trouvé de la poutine dans la chaine de restaurant Becker's. Elle est offerte en trois variétés. Nous n'y avons pas gouté, pas encore en tout cas. C'est le seul endroit où nous avons vu de la poutine au Japon.

mercredi 27 mai 2009

Tout ce que vous voulez vraiment savoir sur le Japon

  • Un cure dent vient toujours dans l'enveloppe qui contient les baguettes de bois quand on prend du "take out". On ne l'utilise jamais. Pas encore en tout cas, mais Lisa Marie y pense de plus en plus. La bouffe japonaise, ça reste pris dans les dents!
  • Au Japon la circulation se fait à l'envers de chez nous. Les voitures roulent à gauche et les piétons marchent aussi à gauche sur les trottoirs. Dans l'escalier roulant, les gens se tiennent à gauche pour laisser monter les gens de droite. Les vélos par contre circulent un peu n'importe où et ne se tiennent ni à gauche ni à droits. Cependant sur le guidon le frein arrière est actionné par la poignée gauche et le frein avant, par la poignée de droite.
  • Sur le comptoir des caisses des commerces, il y a toujours une petit cabaret. Il sert déposer l'argent et à recevoir la monnaie. Le fond du cabaret est caoutchouté ce qui rend plus facile la saisie des pièces. C'est génial.
  • On nous remet les billets de la monnaie en les tenant à deux mains et en se penchant la tête en guise de remerciement (on vous fera une démonstration live sur demande!).
  • La bouffe dans les restos semble plus chère que chez nous. Mais comme les taxes et le service sont inclus dans le prix, ça revient finalement pas mal au même.
  • Les fruits et les légumes sont très chers. Des exemples: pomme à 200Y (2.50$), melon d'eau 1900Y (24$), 6 tangerines pour 900Y (13$), une poignée de cerises pour 500Y (7$).
  • Il énormément de publicité dans le métro.
  • Dans une arcade, on a vu deux jeunes filles jouer à une version typiquement japonaise du jeu Guitar Hero; le Taiko no Tatsujin. Au lieu d'être des guitaristes, elles étaient des percussionnistes de tambour japonais. Elles devaient synchroniser les coups, à des endroits précis sur le tambour, avec deux bâtons de bois, en suivant le rythme des chansons, tous des hits de J-Pop, qu'on ne connait évidemment pas. Voir vidéo.
  • On rencontre une machine distributrice de boissons de toutes sortes à tous les coins de rue! Elles appartiennent à différentes compagnies. Les plus fréquentes selon nos observations sont les distributrices des compagnies Kirin et Asahi, qui sont également des gros brasseurs de bière. Heureusement, à côté de chaque machine, il y a un bac à recyclage pour les contenants de plastique.

mardi 26 mai 2009

Les hôtels capsules

On en avait entendu parler. On les avait vu à la télé une fois peut-être. Les hôtels capsule existent bel et bien et il y a en plusieurs réparties dans tout le Japon. Mais c'est quoi l'idée??

Il y a un petit côté science fiction dans ce concept. Dormir dans une capsule revient un peu comme dormir dans une cabine de sous-marin ou de navette spatiale. Il y a un peu de la mythologie nippone également: on les imagine tellement nombreux et tellement tassés qu'on en vient qu'à se dire qu'il n'y a que là qu'on peut créer des hôtels avec des chambres grosses comme des tentes de camping individuelles.

Car c'est un peu ce que c'est, la technologie en plus. Une "capsule" fait peut-être 8 pieds par 4 pieds. Une personne taille très moyenne (pour ne pas me nommer et pour ne pas écrire "petite taille") peut s'y asseoir confortablement. Et ce confort est agrémenté par un matelas douillet, des draps propres, une télé intégrée au plafond, un panneau de contrôle intégré au mur (pour la température, les chaînes de télé, la radio, le réveil matin). L'hôtel visité contenait près de 450 capsules sur 3 étages.

C'était à Osaka. Ville géniale (mieux que Tokyo jusqu'ici), plus libérée, plus occidentale si on peut dire. Il y avait même quelques poubelles publiques dans les rues, ce que Tokyo la pure n'a pas. Nous étions au Asahi Plaza Capsule Hotel pour deux nuits, pour une des pires expériences de notre voyage à venir jusqu'à ce moment.

Et ce n'était pas la capsule le problème. C'était cool, silencieux, confortable. C'est tout le fonctionnement qui est rushant.

De Capsule


D'abord, comme partout au Japon, on enlève ses souliers avant d'entrer. Pas dans la capsule, mais bien dans l'hôtel. Des casiers verrouillés sont prévus à cet effet près de l'entrée. Ensuite, on paie au jour le jour, jamais d'avance. On doit échanger sa clé de casier de soulier contre sa clé de casier pour les bagages, situés dans un vestiaire prévu à cet effet. Quand tu as un sac avec 50 livres de stock pour 3 semaines de voyage, tu enlèves des vetements et tu les écrases dans le fond du casier (rarement nettoyé) pour que le sac puisse entrer. Aucun bagage n'est permis dans la capsule et un pyjama est fourni dans le casier à bagage. C'est pourquoi dans les aires communes, équipées de jeux vidéo, de télés, demachines à sous et de distributrices à jus et à bière, on voit beaucoup de Japonais se promener en pyjama. Tout est fourni en dehors de la capsule: serviettes, brosses à dents jetables, rasoirs jetables, savon, shampooing et même gel pour les cheveux (sans parler des séchoirs, fers à repasser, etc.). Même un comptoir vend des bobettes, chemises et cravates neuves (jetables probablement aussi) pour l'homme pressé. On comprend un peu mieux le public cible: des gens de passage, qui ont peu ou pas de bagages, en visite en ville pour signer un contrat quelconque. L'hôtel est doté de "onsen" (bains chauds publics), fort prisés au Japon.

De Capsule


Il y a des zones de capsules masculines et féminines. Lisa Marie et moi devions donc nous synchroniser pour nos activités.

Mais au delà de ces inconvénients, cet hôtel (je ne connais pas les autres hotels capsule) respirait une gloire et un futurisme des années 70, un peu comme dans 2001 Space Odyssey. Les immenses salles de bains communes étaient pourvues de "toilettes turques" et d'une seule toilette dite occidentale (toilette avec un siège pour s'asseoir). Et la propreté était.. disons, hors standards comparativement à ce que nous avons vu jusqu'à maintenant. A moins que ce ne soit les murs de stratifiés jaunis qui donnent cette impression, ou les robinets à des décennies technologiques de ce qu'on peut voir dans les places publiques.

De Capsule


Le fait de devoir ouvrir le casier de bagage loin de la capsule pour chercher le moindre truc, casier surchargé par mes bagages de voyageur, et sortir de peine et de misère mon sac de voyage pour trouver un sous-vêtements propre ou un fil d'ordi rendait l'expérience fort désagréable. De plus, pour dire les choses comme elles étaient: des odeurs, des tapis gris usés et tâchés, et cette troublante impression de me retrouver vingt ans plus tôt dans un ville qui est vingt ans plus tard.

Mais le plus important était là: une connexion internet sans fil gratuite.

Faire de l'origamie pour la paix

En se promenant dans le Peace Memorial Park à Hiroshima aujourd'hui, on a croisé plusieurs groupes d'écoliers en visite scolaire. C'est que les enfants japonais apprennent très jeunes à devenir des ambassadeurs de la paix. Ils font tous une arrêt obligatoire au Children's Peace Monument.

Ce monument a été érigé en la mémoire d'une petite fille, Sasaki Sadako. Elle a été exposée aux radiations de la bombe atomique larguée par les États-Unis le 6 août 1945 puis a eu la leucémie. Comme elle voulait guérir, elle s'est mise à fabriquer des oiseaux en origamie, plus précisément des grues, symbole de la santé et la longévité au Japon. Selon une superstition japonaise, nos voeux sont exaucés lorsqu'on arrive à faire 1000 grues. Malheureusement, Sasaki Sadako est morte avant d'avoir obtenu le compte. En sa mémoire, ses collègues de classe ont commencé à fabriquer des oiseaux en orgamie et à les attacher en guirlande. Plusieurs écoles du Japon les ont imité et perpétuent la tradition depuis plus de 50 ans.

Au sommet du monument, on voit la petite Sasaki soulevant un oiseaux de papier du bout des bras.


Lors de notre passage dans le parc, des écoliers étaient rassemblés près du monument. Ils ont chanté une chanson et ont prononcé un discours pacifiste (du moins, c'est ce que je suppose). Ils étaient si convaincus dans leur discours que leurs paroles raisonnaient en écho dans tout le parc. Ils ont déposé leurs guirlandes multicolores de grues en origamie. Des centaines sont exposées dans des vitrines derrière le monument.



À notre auberge J-Hopper, j'ai appris avec la réceptionniste à faire des grues en origamie. Pas facile... Voici une vidéo si vous voulez vous y mettre.





En visitant le parc, on s'est fait arrêter par un groupe d'écoliers qui faisaient un sondage auprès des visiteurs. Heureusement, leurs questions étaient traduites en anglais:
1-Pourquoi visitez-vous Hiroshima?
2- Que pensez-vous de la paix?
3- Nommez les pays qui sont en guerre aujourd'hui.

À notre grand regret, nous avons dû nommer le Canada, bien qu'on ait longtemps prétendu que notre présence en Afghanistan était une mission de paix.

samedi 23 mai 2009

La situation sur la grippe Ahini à Osaka et la langue anglaise

Merci à ceux qui nous ont avisé que la grippe épidémique avait posé ses bases à Osaka et c'est ici que nous sommes en ce moment. Parce qu'honnêtement, on est pas mal déconnecté de ce qui se passe ici et ailleurs (malgré quelques visites sur Cyberpresse de temps en temps le soir). D'ailleurs, la grippe a pénétré Tokyo ces derniers jours.

On voudrait bien être informé, prendre le pouls des actualités au pays, mais on comprend rien à la télé, dans les journaux, dans internet et peu (pour ne pas dire aucune) de sources en anglais sont disponibles.

Notre principale source d'information est aujourdhuilejapon.com, qui donne 2-3 manchettes en français par jour. Quand on le consulte. Pour le reste, on s'en remet à nos parents et amis soucieux. Alors... la grippe.

Depuis notre arrivée en avion, nous avions constaté que beaucoup de Japonais portaient des masques. Même dans l'avion (Lisa Marie l'a déjà souligné je crois), avant de sortir, on a été scanné par un gun à l'infrarouge par des gens habillés en scaphandre, ce qui n'a rien de rassurant croyez-moi!! A Tokyo, Kyoto et même Osaka, on peut dire que 10-15% des civils portent des masques, et probablement 50-60% des enfants. Toutefois, les employés en service, dans le transport en commun, les musées, les magasins sont à peu près tous masqués. Les émissions de télé traitent souvent du sujet et donnent des conseils de prévention aux gens. Nous constatons que la plupart des attractions que nous visitons sont relativement vides, même le week-end. Il ne serait donc pas impossible que le gouvernement ait recommandé aux gens de rester chez eux.

De Divers

A Kinosaki, je parlais avec un japonais (alors que nous étions nus dans un bain thermique et bien sûr parfaitement à l'aise) qui disait ne pas craindre la grippe. Il y voyait plus une crise médiatique qu'une crise sanitaire. On pensait pareil... Quelles belles complicités peuvent se créer dans des bains thermiques unisexes. C'était une des rares personnes rencontrée ici qu'on peut qualifier de confortable dans la langue shakespearienne.

Car disons le une fois pour toute: au Japon on ne parle pas anglais. Point. Je ne sais pas combien de minutes d'anglais sont enseignées au secondaire, mais c'est clair: c'est peu. Même dans une mégapole économique et touristique comme Tokyo, rien à faire. Les commis dans le métro baragouinent bien quelques mots, qu'on comprend à peine tellement leur accent prend le dessus. A notre arrivée, nous avions eu la chance de rencontrer des locaux dont une fille avait passé 6 mois dans Washington (l'état). On arrivait à discuter. Mais quand son amie, après des efforts surhumains, m'a demandé "wha du yu thing of japanese gods", j'étais dépourvu. Jusqu'à ce que je comprenne que "gods" était le son qu'elle émettait pour dire "girls". "Very pretty" pour être fin (et c'est quand même un peu vrai!).

"Than goah" (thank god), Lisa Marie a pris deux sessions de japonais à l'UQAM avant de partir. Elle n'est pas fonctionnelle, mais se débrouille très bien pour demander des infos et échanger les sacrées et nombreuses formules de politesse du pays.

De Transports

Finalement, en guide d'encouragement, le transport en commun est toujours bilingue. Pas toujours facile de s'y retrouver (on retient difficilement le nom des stations tellement ils sont inhabituels pour nous), mais au moins bien identifié.

vendredi 22 mai 2009

Kinosaki: petit paradis thermique

Le soleil n'était pas au rendez-vous pour cette étape de notre voyage. Mais ce n'était pas bien grave. Cette mini-ville de moins de 5000 habitants (il semble que ça existe au Japon) avait tout pour séduire.

Au milieu de notre séjour (nous y sommes déjà!), Lisa Marie nous avait prévu une sorte de pause-spa dans un onsen (wiki) réputé pour ses bains thermiques. En fait, c'est tout Kinosaki qui est réputé pour ces fameux bains et c'est essentiellement de tourisme qu'elle doit subsister. Elle est aussi une sorte de petite capitale du crabe et, dit-on, on y accourt quand c'est la saison, de novembre à début janvier.

Les bains thermiques dont on parle ici sont des bains dont l'eau, fort minéralisée, est chauffée naturellement par des veines volcaniques. Cette eau est amenée dans ces "onsen", ces petits complexes de bains partois ouverts au publics ou offerts dans des auberges dont on doit payer l'hébergement. Les auberges ont l'avantage de donner accès gratuitement à la plupart des bains du village, ce qui fait qu'on peut expérimenter plusieurs formats, parfois en forme de piscine peu profonde, parfois carrément dans une caverne ou dans un creux rocailleux en bas de montagne.

Il y a tout un rituel à apprendre avant de s'y aventurer. On doit se doucher sommairement, prendre son bain minéral hyper chaud (42 C / 107 F), se redoucher avec savon et shampooing, puis se retremper dans le bain afin que les pores de la peau absorbent bien les minéraux. Finalement on se sèche.

Le tout se fait nu, entre boys de toutes générations. Chose à laquelle ne j'étais pas habitué. Mais on s'y fait vite.

De Kinosaki

Au delà des bains et du crabe, la petite Kinosaki est d'un charme fou. Un canal traverse la ville, elle est dans le creux d'une petite vallée et le matin, on voit des vapeurs d'eau chaude sortir d'entre les monts et couvrir légèrement la ville, lui donnant une image un peu surréaliste. Rues étroites, truffées de petites boutiques charmantes, elle sue le romantisme le jour comme la nuit C'est ici que nous aurons mangé le top of the nuch japonais, dans notre ryokan, assis sur le tatami dans notre chambre, un souper complet de je ne sais plus combien de services et dont les mets nous étaient pour la plupart étrangers. A cause de la barrière linguistique, nous ne saurons jamais ce que nous y avons mangé. Mais beaucoup de mets étaient succulents.. et quelques uns étaient un peu rebutants. On a goûté à tout, mais laissé beaucoup également. Il y avait facilement de la bouffe pour 6 personnes.

De Bouffe
Superbe expérience.

Shoe-free zone

Enlever ses souliers en entrant dans une maison est une habitude qu'il faut vite prendre en arrivant au Japon. Les maisons, ryokans, auberges de jeunesse, et les temples sont shoe-free zone.

À côté de la porte, on trouve un panier rempli de pantoufles, toutes one size et "uni-pied" (pas de gauche ni de droite). On en enfile une paire, on monte la petite marche qui marque la frontière entre le vestibule et le reste de la maison et on laisse ses souliers dans l'entrée. Dans les lieux achalandés, on peut laisser nos souliers dans des casiers numérotés, verrouillés ou non. Dans les temples, on enlève aussi ses chaussures à l'entrée et on les glisse dans le sac en plastique que nous remet le portier. On traine le sac avec nous lors de la visite du temple. On circule nu pied ou en bas. Il faut même retirer ses chaussures dans les cabines d'essayage des magasins.

Les hôtes sont de service. La plupart replacent les souliers des invités dans un sens qui les rendent faciles à enfiler au moment de quitter,

Si on loge dans une chambre de style japonais, c'est-à-dire avec porte coulissante en papier et tatami sur le sol, on doit enlever les pantoufles qu'on a mises en entrant dans la maison. On y circule nu pied ou chaussé de bas.


Il y a toujours une paire de pantoufles spéciale à l'entrée de la salle de toilette (souvent inscrit Toilet, en anglais, dessus). Il faut alors enlever nos pantoufles de maison et mettre celles des toilettes. Quand on sort il faut penser à remettre ses pantoufles de maison, ce qui est trop facile d'oublier pour les non-initiés (j'ai oublié de le faire à deux reprises).

Avec toutes ses précautions, pas étonnant que les hôtels et même les auberges de jeunesse soient si impeccables. Même pas besoin de mettre ses gougounes dans la douche. Shoe-free zone jusqu'au bout!

mercredi 20 mai 2009

Tokyo sans fil - connexion en attente

Contrairement à une idée préconçue que je m'étais faite, il n'y a pas beaucoup de connexions wi-fi de disponibles à Tokyo et à Kyoto, et encore moins de connexions non-sécurisées. Ça parait étonnant dans ce pays qui est toujours 10 ans en avance au niveau technologique. Mais il y a peut-être une explication.

Nous avions prévu la totale: laptop ultra-portable tout équipé, iPod Touch (et sa connectivité wi-fi), des services internet comme Skype pour la vidéoconférence, Facebook pour les statuts et des échanges sur le vif, Picasa pour l'album photo qui devait s'intégrer merveilleusement bien avec ce blog. Enfin, beaucoup de préparatifs pour des résultats corrects mais sans plus. C'est le bilan que je fais à la moitié du voyage.

Montréal a Ile sans fil, une sorte de réseau de connexions gratuites saupoudrées un peu partout sur l'ile et supportée par des commerçants et des particuliers. Il n'y a pas de ça ici. Les connexions wi-fi, plus souvent disponibles dans les McDo, les Starbucks et quelques cafés, offrent une connexion sécurisée, réservée aux abonnés de fournisseurs locaux, qui chargent une prime mensuelle pour cet accès. Un peu comme Bell fait au Québec, en permettant aux abonnés de leur service internet d'avoir accès sans fil dans les Starbucks de la province.

Mais outre les touristes comme moi, il semble que bien peu de monde ait besoin d'un accès internet sans fil gratuit. Car a peu près tout le monde ici possède un téléphone cellulaire à grand écran, capable d'aller sur internet. Et tout le monde y va. C'est impressionnant de voir toutes ces têtes dans le métro ou sur le trottoir, penchées à 30 degrés le regard sur leur cell et le pouce occupé à tâtonner le clavier afin d'écrire des courriels, de chatter ou de jouer à des jeux pour tuer le temps. Il semble donc (nous n'avons pas vérifié à ce jour), que les forfaits des compagnies de mobiles offrent un accès internet à volonté.

A deux reprises, nous avons vu des serveurs utiliser leur cellulaire pour aller sur Google et traduire en anglais ce qu'ils tentaient de nous dire (à peu près personne ne parle anglais ici - nous en reparlerons).

De Shibuya

Au final, la "connectivité idyllique" que j'attendais n'existe pas au Japon. Impossible de se connecter en plein jour pour mettre du contenu dans ce blog, pour mettre nos status à jour ou pour "Skyper" dans un café du centre-ville. Ce n'était pas si important, mais ça faisait tout de même partie du projet de voyage. A ce niveau on aurait été mieux en Corée du Sud (prochaine fois, qui sait!?). Ou alors de payer un prix de fou chez nous pour avoir une connectivité internationale avec nos cellulaires (qu'on n'a pas anyways!).

Nous avions au moins prévu des hôtels qui ont tous des connexions gratuites, sauf pour demain, à Kinosaki, où on prendra des bains thermiques dans un complexe non pourvu d'internet. Après demain on sera à Osaka (A H1N1), avec une connexion porcine qui torche.

Le cul au chaud

Je ne suis pas une poule de luxe. En camping, je pisse derrière les épinettes sans rechigner, j'utilise les toilettes turques et j'ai fait Cuba hors resort en économisant le papier de toilette au max et en m'essuyant avec des journaux au besoin. Au Japon par contre, c'est le top confort côté toilette (on fera un post détaillé sur les toilettes japonaises bientôt).

Le comble du gadget superflu : le siège chauffant. Même dans les lieux publics comme les Seven Eleven, on se fait réchauffer les foufounes. Non mais... On est juste 30 secondes sur le bol. Pas besoin d'être si douillet pour si peu de temps.

Ça frôle l'excès et l'inutile. Du moins, c'est ce que je croyais au début. Après plusieurs passage obligé sur le siège chauffant, j'ai développé une dépendance. Chaque fois que l'envie de pipi me pogne, je suis toute excitée à l'idée d'aller mettre mes fesses au chaud. Tout est propre rassurez-vous. Même dans les toilettes mixtes il n'y a aucune goutte de pipi sur le siège. J'imagine que tout le monde, même les hommes, pisse assis pour profiter du siège chauffant. Gageons que le débat "doit-on, oui ou non, baisser le siège au toilette" n'existe pas au Japon.

Devinette

On a remarqué ces lignes jaunes en relief sur le sol à Tokyo et à Kyoto. On les voit sur les trottoirs, dans les gares, dans certains grands magasins et hôtels. Selon vous, à quoi servent-elles?

De Divers


De Divers

mardi 19 mai 2009

Tokyo kara Kyoto made

Nous avons utilisé notre Japan rail pass ce matin pour la première fois pour quitter la frénésie énergique de Tokyo, afin de venir se "reposer" dans une petite ville de 2,6 millions d'habitants.

Nous avons donc laissé notre charmant ryokan et ses tatamis, sa télé cablée de 8 postes et ses pantoufles obligatoires pour se loger dans une superbe auberge de jeunesse, toute neuve, ultramoderne, qui "clashe" définitivement avec l'image qu'on a d'habitude de ce genre d'endroit. Une terrasse sur le toit donne une vue imprenable sur les montagnes autour de la ville et l'inesthétique Kyoto Tower. Nous en profiterons pour faire une brassée et peut-être rencontrer quelques voyageurs.

Le trajet en train s'est bien passé, avec ce transport confortable et réglé comme une horloge suisse. Nous avons aperçu Fuji San et ses neiges éternelles sur le chemin et traversé plusieurs autres "petites" villes qui, au final, se ressemblent un peu toutes.

Nous avons eu le temps de visiter le chateau Nijo, maison du Shogun Tokugawa Ieyasu , il hébergea les Shogun pendant 15 générations avant de passer aux mains de l'empereur. Si vous êtes curieux, voir wikipedia. Patrimoine mondial de l'humanité de l'UNESCO, il a été construit construit en 1603 (soit 5 ans avant Québec - il a fêté son 400e en 2003).

De Kyoto

Autre visite: Musée international du Manga de Kyoto, qui honore cette forme d'art typiquement japonais et mainetant répandue dans le monde entier. Le musée contient des milliers de mangas de toutes les époques (une sorte d'archive nationale) qu'il est possible de lire sur place. J'ai d'ailleurs lu, un des rares exemplaires disponibles en anglais, un manga d'Astro Boy (voir article précédent!). Une des histoires était assez particulière: un ennemi de la justice construisit un enfant robot doté des mêmes pouvoirs qu'Astro, mais avec un pouvoir supplémentaire pour pouvoir le combattre: celui de pouvoir pisser (je vous jure!). Le plan macabre était que l'enfant robot pisse sur Astro afin de le détruire. Mais Astro, futé, pendant un combat où son adversaire le menaçait verbalement de lui pisser dessus, Astro lui répondit que c'est dans les toilettes qu'on fait pipi. Son ennemi, visiblement naïf, fut estomaqué par cette vérité et alla faire pipi chez son propriétaire, abandonnant ainsi le combat.

Mais son pipi était explosif et détruit la demeure de son propriétaire. (!!!). Finalement, le méchant enfant robot retourna auprès d'Astro et décida de devenir gentil pour être aussi cool que lui. Une histoire pleine de sagesse.

Ce soir (ce matin à Montréal) on cherche un endroit sympa pour manger et prendre un verre. Demain on devrait visiter quelques temples et chasser des geishas.

lundi 18 mai 2009

Le quartier d'Astro le petit robot

Notre hôtel est à la station Takadanobaba, dans une quartier universitaire très animé avec, comme il se doit pour les étudiants, plein de petits bars, restos style japonais et des chaînes comme Starbuck ou Wendy's.

C'est ici qu'est né Astro le petit robot (Astro boy). Dans cette histoire de Osumu Tezuka, Astro boy est fabriqué par le professeur Balthus le 7 avril 2003 dans le quartier Takadanobaba. Astro a d'abord été publié sous forme de manga en 1952 puis adapté en série animée en 1963 (diffusée dans les années 1980 au Québec).


En sortant de la station Takadanobaba, on ne peut pas manquer Astro. Plusieurs murales de l'enfant robot ont été peintes sous le viaduc du train. Sur les quais d'embarquement, on entend la musique thème de l'émission au départ des trains! Comme il en passe un à la minute, on l'entend sans cesse.

"Toujours là, quand il faut
C'est Astro le petit robot"

dimanche 17 mai 2009

Shibuya: Time square puissance 1000

Déconseillé aux épileptiques, le quartier de Shibuya près du centre de la ville est la mecque des hipsters. Je n'arrive pas vraiment à situer de comparaison avec quelque chose de connu. On pourrait dire le coeur de New York, mais ce n'est pas tout à fait représentatif de l'ampleur, ni par la densité ni par la facture d'électricité du secteur. En fait, NY a l'air plutôt moumoune à coté.

Des milliers de boutiques, des millions de personnes à la fois toutes pareilles et toutes différentes, toutes plus fashion victims les unes que les autres. Shibuya est impressionnant et on n'a évidemment pas fait le tour de la place. Peu de grandes artères, c'est plutôt dans des rues relativement étroites que s'élèvent les édifices à vocations résidentielle et commerciale. Le quartier, comme tous les recoins de la cité, est très bien désservie par un système de transport en commun hyper performant mais toujours au bord de la saturation.

C'est bien sûr dans ce quartier branché qu'à pignon sur rue l'Apple Store de Tokyo, que j'ai visité avec plaisir. Mais consonlons nous: ce dernier est moins cool que celui de Montréal, il est même un peu plus petit. La pénétration de la marque Apple au Japon n'a pas atteint le même niveau qu'en Amérique et meme si 110% des individus possèdent un cellulaire, ils sont bien peu nombreux à se trimbaler avec un iPhone.

Lisa a fait un peu de shopping (un peu: les boutiques sont souvent hors de prix) alors que moi j'ai plutôt regardé, un peu décontenancé par l'idée de ne pas pouvoir "faire le tour des offres" avant d'acheter. Mais ce n'est que partie remise, on se promet une virée plus sophistiquée et plus organisée dans Shibuya lors de la deuxième partie de notre séjour à Tokyo.

J'ai mis quelques photos dans notre album et si le temps le permet je placerai quelques vidéos également (et je mettrai ce post à jour).

samedi 16 mai 2009

J'ai enfin de l'argent

Retirer de l'argent au Japon n'est pas chose facile. Les banques sont rares, les guichets automatiques aussi et quand il y en a, ils ne sont pas nécessairement ouverts. Qui plus est, il n'est pas du tout garanti qu'il acceptera vos cartes canadiennes.


J'ai finalement retiré 100,000 yens (sur ma Visa!) dans le guichet automatique d'un 7-Eleven, une chaine de dépanneur bien connue aux States. Chérie on sort à soir!

Un quartier nostalgique du Colecovision


Journée grise pour notre premier réveil à Tokyo. Après notre petit déjeuner nous désirons attaquer le quartier Akihabara, surnommé "ville électrique" en raison de sa forte concentration de commerces spécialisés dans les produits électroniques.

25 minutes de train plus tard, nous débarquons. Ce quartier techno est en fait un vestige des années 70-80, années folles où le Japon trônait en roi et maitre en créateur et fabriquant de radios, de télés et de Walkmans. Bien qu'encore actif et rempli de monde, le quartier s'est fait damer le pion par de nouveaux quartiers plus récents aux boutiques plus modernes. La ville électrique s'est donc recyclée en sorte de foire géante où des immeubles de 5 à 8 étages vendent du tout électronique, mais également des mangas (des étages entiers sont consacrés à des mangas explicites) et de nombreux jeux vidéos. Cela a même des airs de marché aux puces, où les commercant rivalisent d'imagination pour crier aux passants d'entrer dans leur boutique, dans un mégaphone, en homme sandwich, en tenant des drapeaux ou avec des jeunes filles aguichantes qui jouent avec des ballons à l'hélium devant des commerces de cellulaires.

Parmis ces centaines de boutiques petites et gigantesques, on trouve d'énormes centres d'amusement de type "arcade", avec des jeux vidéos de tous les genres et bien souvent joués en réseau, et beaucoup de ces jeux sont des cubes de verre dans lesquels ont met de l'argent et on active un levier pour aller chercher un "cadeau" dans un tas, comme on vois parfois dans les cinémas au Québec. Sauf qu'ici, ce n'est pas que des peluches, mais toutes sortes de produits (électroniques, sexuels, etc.). Malheureusement il n'était pas permis de prendre de photos.

Il faut rester calme, ce qui n'est pas évident dans cette kermesse de bruits, qui s'étend dans les magasins où des mini écrans plats placés partout sur les tablettes vendent à coup de cris et de "musique" les produits autour. Il faut rester patient aussi, dans ces marées humaines qui s'agglutinent aux intersections (nous reparlerons de l'aspect "masses" dans un autre envoi).

En fait il y a tellement de choses à dire qu'il faudra prendre des notes et faire des envois plutôt thématiques.

Akihabara dans Wikipedia

S'habituer aux formats japonais

Premier matin à Tokyo. On a dormi sur un futon japonais qui était installé sur des tamamis japonais. On a pris une douche à la japonaise (la pomme de douche a deux pieds du sol) puis, à la télé, on a écouté des pubs japonaises. On est sorti pour manger. On a commandé de la bouffe française, mais en portions japonaises, c'est-à-dire petites. Tout un contraste avec Las Vegas où le moyen Coke est le format d'un jumbo au Québec.



Au souper hier soir au bar, les portions étaient aussi toutes petites: 1 aile de poulet, 1/4 de concombre avec sauce et gingembre, une brochette de 3 petites boules de "on sait pas c'est quoi", 5 boulettes de pieuvre, 4 petites brochettes de morceaux de viande (la brochette est longue comme 2 cure-dents et les morceaux de viande sont gros comme un dé). Tout ça pour 2 personnes. Notons qu'après avoir cherché pendant 5 minutes, la serveuse a trouvé une traduction anglaise de ce menu sans photos. Il y avait des parties de viandes inusitées: dont des intestins et des rectums. On ne sais pas si on en a mangé.. Car on a commandé la même chose que la table d'à côté. Cela dit, on était quand même bourrés, dans les deux sens du terme parce qu'on a bu pas mal.

On a aussi bu chacun un verre de bière. Nos voisines de table (Yukari et Kika) nous ont recommandé la Hoppy. C'est une sorte de drink "no fat" en bouteille. La bouteille de Hoppy, 300 yens soit environ 3,50 $, est aussi grosse qu'une bière canadienne. Le "format japonais" nous rattrape quand même. La serveuse nous apporte un grand verre rempli de cubes de glace et d'un alcool blanc. On ajoute un peu de Hoopy et on brasse avec un baton. Quand notre verre est vide on dit au serveur "Naka kudasai". Il remet de la glace et de l'alcool puis on rajoute de la Hoppy et on brasse. Avec une seule bouteille, on est bon pour 3 refills!

Nous vivons - 私たちも生き

Las Vegas est passé. Nous n'avons eu que bien peu de temps pour écrire ici et surtout une connexion arbitraire à 15$ par jour, ce que nous jugions inacceptable.. avant d'accepter que dans cette ville tu paies pour tout (jusque pour un cart dans un aréoport), tout le temps.


Cela dit, il se sera passé bien des choses depuis notre départ. Vegas, le phallus en constamment en érection de l'économie américaine, le jeu et les gains générés, le transport à Vegas, le mariage et son "minister" amateur de baseball décontenancé par nos demandes, le vieux Vegas, usé mais tellement confortable, le LAX, puis le SFO et le NRT. Le train, le métro, le riokan, notre premier souper en ville dans un resto/ bar sans image dans le menu qui se transforme en soirée arrosée avec des "locaux".

Et le décalage horaire. On ne pouvait espérer mieux.

Plus de détails demain.

samedi 9 mai 2009

Chronique consommation (ou journée intensive au centre-ville)

Le départ est lundi. Nous sommes vendredi. Outre les réservations, l'achat de quelques équipements électroniques et la parcimonieuse construction de ce blog, à peu près rien n'a été fait de mon côté au niveau des préparatifs. C'est pourquoi ce vendredi de congé était consacré au matériel manquant.

La météo fut finalement plus chaude que prévue. En bon Montréalais, j'opte pour le centre-ville, sa faune bigarrée, ses millions de boutiques et le métro plutôt que le Carrefour Laval, en banlieue, avec sa fausse ville intérieure en papier mâché et son 15 minutes de rush que constitue la sortie de son stationnement grand comme 10 terrains de football. Mais j'y ai tout de même pensé... La voiture ayant ses avantages.

Je comprends pourquoi ma blonde (ni personne) n'aime vraiment magasiner en ma compagnie. Disons que j'ai fait 5 aller-retour sur Ste-Cath entre de La montagne et Union pour trouver ce que je voulais ultimement.

Mon objectif de la journée: acheter 2 paires de souliers (une pour marcher beaucoup et une plus "street"), un coupe-vent léger mais potable, une cravate (peut-être), des lunettes de soleil en bas de 50$ et une ceinture.

Souliers = calvaire. Trouver des souliers est une science en soi. Les souliers de marche ou de sport sont généralement inesthétiques, trop "trekkers" pour les premiers ou trop "futuristes" pour les seconds. Une visite éclair la veille au MEC m'a éclairé la dessus (et je remercie le vendeur pour sa franchise): un soulier de marche en plein-air ne vaut rien en ville. Tant mieux, parce que les souliers de marche en plein air ne sont pas cools. Toujours bruns ou beiges, mi-soulier, mi-botte, avec des allures généralement ratées de "running shoes". Probablement fort pratiques dans les sentiers sauvages cependant. On me recommande donc (toujours au MEC), d'aller chez Sports Experts pour acheter un soulier "multi-sport" de qualité, plus adapté pour la marche en ville.

C'est donc au Sports Experts en face de la Place Montréal Trust que j'ai commencé mon périple, sûr de mon coup. En quelques minutes mon enthousiasme tombe. Aucun soulier multi-sport malgré les 20 pieds de mur qu'ils occupent, aucun, peu importe son prix, ne trouve grâce à mes yeux troublés. Je sors.

Ma planification de la journée était de trouver mes souliers "de marche" avant mes souliers "street" ou "de ville". J'inverse le tout. J'avais déjà prévu aller chez Adidas pour mes souliers de ville alors j'y vais. On verra plus tard pour les souliers de marche! Je marche donc jusque dans "l'ouest" pour me rendre chez Adidas, rempli de belles attentes.

Attentes en partie comblées: j'ai aimé le magasin (et mon choix n'était pas gratuit - je voulais Adidas pour supporter la compagnie d'avoir choisi une entreprise montréalaise pour organiser l'ensemble de son branding dans le monde entier). Grand choix, personnel sympa et tout. Et j'ai trouvé LA chaussure que je voulais pour mes noces. Évidemment, bien évidemment, chaussant du 9, il n'y en avait plus. La charmante vendeuse au look exagérément "late 80's", devant mon désarroi, téléphone à des boutiques de la ville à la recherche du soulier, mais rien à faire. Édité en peu de copies, je pourrais tout de même le commander sur le site d'Adidas, mais je n'ai plus de temps, je décolle dans 3 jours. Je cible alors une autre paire, moins cool, mais quand même correcte. Ils n'ont encore pas mon point. "il reste du 7 et du 13". La ronde des téléphones recommence. "Il reste une paire de 9 chez Industrie sur Mont-Royal". Je la fais mettre de côté sans garantie d'achat.


Montréal - Centre ville - Photo source


Anyways. Je me décide à faire les nombreuses boutiques franchisées ou indépendantes de la rue, qui offrent du Adidas et d'autres marques. J'ai trouvé des places intéressantes, mais rien pour marier mon budget ou rien de disponible dans le 9 ou le 10 dès que j'aimais quelque chose. Conspiration??? J'hésite à peine à téléphoner à mon député.

Finalement, je me retrouve chez Ecco (encore plus dans l'ouest) après avoir visité des 10aines de boutiques plusieurs fois, pour acheter mes chaussures "de marche". Je les trouve affreusement laides, mais elles "respirent" bien et elles sont confortables. Elles ne sont pas brunes. Vous les verrez peut-être (oui, peut-être) dans nos photos de voyage, si je ne photoshoppe pas le tout!! (héhé!).

Mes souliers de ville (et de noces) ont été achetés chez Industrie, nouvellement ouvert au centre Eaton. Service super sympa et impeccable, moins "yo" et harcelant qu'à la succursale sur Mont-Royal. Des Adidas, comme prévu, mais certainement pas celles que je voulais au départ.

A travers ces aller-retour sans fin, il y aura eu Simons (3x), Sports Experts (2x), Winners (1x), je ne sais combien de "Foot Locker" (les anciens "Vestiaire sportif" avant qu'ils anglicisent leur marque pour simplifier leur administration), Browns (3x), Urban Outfitters (2x) et moult autres boutiques dans lesquelles j'aurai essayé des dizaines de modèles de souliers, de coupe-vent et autres caprices non-comblés.

Incapable de me décider, j'aurai été l'architecte de mon propre malheur, mais heureusement le seul à vraiment le subir. Cette séance de magasinage aura duré 6 heures, pour 4 achats. On comprend maintenant pourquoi je n'achète rien quand je magasine avec Lisa Marie qui peut acheter 6 morceux en 2 heures. Cette fille a un don.

Bref, car il faudra que ça finisse: il a fait plus chaud que prévu, j'étais trop habillé, j'ai marché avec des sacs toute la journée. J'ai acheté des lunettes fumées mais je suis parti en les oubliant sur le comptoir, trop occupé à placer la facture dans mon portefeuille et trop dérangé par la quantité innommable de monde dans la boutique. J'ai vu sur le trottoir une équipe qui faisait la promotion des eaux vitaminées de Coca-cola, une véritable crosse selon Protégez-vous, et tout le monde se ruer pour un verre d'eau orangée gratuite. Des vendeurs itinérants, des touristes Français, une floppée de jeunes filles asiatiques sexy (ça promet) et même des immigrés qui parlent français entre eux. Et la dame qui vend des fleurs sur le trottoir au coin Ste-Catherine et Metcalfe depuis que je connais Montréal. Elle est toujours là, presque rassurante.

Il fait bon d'aimer notre village de 1,5 millions d'habitants avant de s'immerger dans une ville qui héberge l'équivalent de la population du Canada en entier. C'est à suire.

samedi 2 mai 2009

*Pourquoi* le Japon

Cette question a souvent été posée, ponctuée d'une certaine incompréhension dans le regard de celui ou celle qui la pose. Tant qu'à y être, pourquoi pas la Chine (pourtant bien à la mode), le Vietnam, la Corée (du sud, évidemment)? Anyways, c'est loin et c'est "toute pareil" aux yeux de beaucoup de nos congénères...

Nous avons un attachement particulier pour le Japon. Il symbolisait la technologie et la qualité quand nous étions petits, il produisait également les meilleurs dessins animés et nous amusait avec les jouets les plus cools (dérivés bien souvent de ces séries animées!). Il est industrialisé, comme nous, mais il a vécu une des pires crises économiques des 30 dernières années (contrairement à nous) et pourtant les entreprises occidentales calquent encore des modèles de gestion japonais, réputés pour leur efficacité et leur taux élevé de suicides. Des restos de nouilles et surtout de sushis ont envahis nos villes, jusqu'à Shawinigan. Ils fabriquent des voitures durables et économiques. Ils sont tellement pudiques, mais tellement trash dans leur pornographie, tellement émancipés dans leur jeunesse mais tellement straight dans leur vie adulte. Ils ont des cités ultramodernes, ils adorent les robots, ils dorment sur des tatamis et mangent assis sur le sol. Le protocole de Kyoto, c'est là aussi.

Mais il y autre chose. Un occidental moyen voyage surtout en occident (lire: les US, l'Europe et les tout inclus), sauf pour de rares individus qui vont voir, en soutien moral et physique, certains pays du tiers monde.

Alors, d'où vient l'idée d'aller au Japon?



Il n'y a malheureusement pas une réponse construite et solide à cette question. Nous n'allons pas au Japon suite à une vague révélation. Lisa Marie me corrigera au besoin, mais le premier pas de ce projet a été fait lors du visionnement d'un reportage quelconque qui mettait en scène Tokyo, il y a quoi... 2 ans peut-être. J'avais alors dit tout haut que j'aimerais bien voir Tokyo un jour, comme on dirait "faudrait bien aller manger au Pied de cochon un jour" ou "ça serait cool si notre ruelle serait truffée de verdure". Bref, une parole plus ou moins en l'air, plus ou moins motivée. Lisa Marie réagit inlassablement: "ça pourrait être notre prochain voyage?".

"Ouins, peut-être" (ma réponse, tout aussi indifférente).

Dans jours suivants se construit un petit projet plus ou moins utopique. Lisa Marie décide de prendre des cours de japonais à l'UQAM. Ses amours permanents pour Candy, Lady Oscar et Anne la maison aux pignons verts, adorée par elle et par les Japonais, nos lectures des livres d'Amélie Nothomb, et nos visites annuelles au festival de films asiatiques Fantasia à Montréal depuis plusieurs années auront tôt fait de nous mobiliser. Sans parler de Scarlett Johansonn dans le film Lost in translation, qui a placé, sans qu'elle ne le sache, un désir charnel chez moi de visiter Tokyo un jour.

Mais en apéro on se passera la corde au cou à Las Vegas, avec beaucoup de vices et peu de vertu. Le kitsch ultime et la parfaite folie pour amorcer ce voyage hors du commun.