mardi 26 mai 2009

Les hôtels capsules

On en avait entendu parler. On les avait vu à la télé une fois peut-être. Les hôtels capsule existent bel et bien et il y a en plusieurs réparties dans tout le Japon. Mais c'est quoi l'idée??

Il y a un petit côté science fiction dans ce concept. Dormir dans une capsule revient un peu comme dormir dans une cabine de sous-marin ou de navette spatiale. Il y a un peu de la mythologie nippone également: on les imagine tellement nombreux et tellement tassés qu'on en vient qu'à se dire qu'il n'y a que là qu'on peut créer des hôtels avec des chambres grosses comme des tentes de camping individuelles.

Car c'est un peu ce que c'est, la technologie en plus. Une "capsule" fait peut-être 8 pieds par 4 pieds. Une personne taille très moyenne (pour ne pas me nommer et pour ne pas écrire "petite taille") peut s'y asseoir confortablement. Et ce confort est agrémenté par un matelas douillet, des draps propres, une télé intégrée au plafond, un panneau de contrôle intégré au mur (pour la température, les chaînes de télé, la radio, le réveil matin). L'hôtel visité contenait près de 450 capsules sur 3 étages.

C'était à Osaka. Ville géniale (mieux que Tokyo jusqu'ici), plus libérée, plus occidentale si on peut dire. Il y avait même quelques poubelles publiques dans les rues, ce que Tokyo la pure n'a pas. Nous étions au Asahi Plaza Capsule Hotel pour deux nuits, pour une des pires expériences de notre voyage à venir jusqu'à ce moment.

Et ce n'était pas la capsule le problème. C'était cool, silencieux, confortable. C'est tout le fonctionnement qui est rushant.

De Capsule


D'abord, comme partout au Japon, on enlève ses souliers avant d'entrer. Pas dans la capsule, mais bien dans l'hôtel. Des casiers verrouillés sont prévus à cet effet près de l'entrée. Ensuite, on paie au jour le jour, jamais d'avance. On doit échanger sa clé de casier de soulier contre sa clé de casier pour les bagages, situés dans un vestiaire prévu à cet effet. Quand tu as un sac avec 50 livres de stock pour 3 semaines de voyage, tu enlèves des vetements et tu les écrases dans le fond du casier (rarement nettoyé) pour que le sac puisse entrer. Aucun bagage n'est permis dans la capsule et un pyjama est fourni dans le casier à bagage. C'est pourquoi dans les aires communes, équipées de jeux vidéo, de télés, demachines à sous et de distributrices à jus et à bière, on voit beaucoup de Japonais se promener en pyjama. Tout est fourni en dehors de la capsule: serviettes, brosses à dents jetables, rasoirs jetables, savon, shampooing et même gel pour les cheveux (sans parler des séchoirs, fers à repasser, etc.). Même un comptoir vend des bobettes, chemises et cravates neuves (jetables probablement aussi) pour l'homme pressé. On comprend un peu mieux le public cible: des gens de passage, qui ont peu ou pas de bagages, en visite en ville pour signer un contrat quelconque. L'hôtel est doté de "onsen" (bains chauds publics), fort prisés au Japon.

De Capsule


Il y a des zones de capsules masculines et féminines. Lisa Marie et moi devions donc nous synchroniser pour nos activités.

Mais au delà de ces inconvénients, cet hôtel (je ne connais pas les autres hotels capsule) respirait une gloire et un futurisme des années 70, un peu comme dans 2001 Space Odyssey. Les immenses salles de bains communes étaient pourvues de "toilettes turques" et d'une seule toilette dite occidentale (toilette avec un siège pour s'asseoir). Et la propreté était.. disons, hors standards comparativement à ce que nous avons vu jusqu'à maintenant. A moins que ce ne soit les murs de stratifiés jaunis qui donnent cette impression, ou les robinets à des décennies technologiques de ce qu'on peut voir dans les places publiques.

De Capsule


Le fait de devoir ouvrir le casier de bagage loin de la capsule pour chercher le moindre truc, casier surchargé par mes bagages de voyageur, et sortir de peine et de misère mon sac de voyage pour trouver un sous-vêtements propre ou un fil d'ordi rendait l'expérience fort désagréable. De plus, pour dire les choses comme elles étaient: des odeurs, des tapis gris usés et tâchés, et cette troublante impression de me retrouver vingt ans plus tôt dans un ville qui est vingt ans plus tard.

Mais le plus important était là: une connexion internet sans fil gratuite.

6 commentaires:

  1. Vous êtes chanceux quand même. Je voulais tester ces capsules a Amsterdam (il y en a à l'aéroport) pendant mon escale de plusieurs heures au retour de l'Inde.

    mais c'était booké pour genre les 3 jours suivants. Et c'était probablement beaucoup plus propre... :)

    RépondreSupprimer
  2. Moins grand que votre suite à Vegas...

    RépondreSupprimer
  3. Les toilettes turques, c'est loin des toilettes avec un couvercle chauffant!!!

    RépondreSupprimer
  4. Est-ce qu'il y a des capsule pour personnes de forte taille!? Genre une capacité maximum que peut accueuillir la capsule!?

    Moi je dis que c'est un plan pour s'endormir et se réveillé 50 ans plus tard et de constater que c'est Justin Trudeau le premier Ministre du Canada...

    RépondreSupprimer
  5. Bonne question sur les capsules pour personnes de forte taille Anonyme.
    En fait, je ne sais pas, mais je ne crois pas. Les gens de forte taille au Japon sont aussi rares que les gens capables de parler anglais. L`industrie n`a pas à s`adapter pour leur marché, tout comme on ne retrouve la marque de vêtements Phat Farm nul part et que les portions "moyennes" dans les restos ici ressemblent souvent à des portions "petites" chez nous.

    RépondreSupprimer
  6. Si cela se généralise, nos chambres d’hôtel actuelles, ou pire nos maisons individuelles, s’apparenteront, aux yeux de nos petits-petits-enfants, à un luxe presque honteux : le luxe de l’espace, d’avoir 5 ou 6 pièces rien que pour nous et notre famille.

    RépondreSupprimer